Il est impossible de comprendre la Nouvelle-Zélande d’aujourd’hui sans connaître ses ancêtres et sans se rapprocher de la culture maorie. Dans cet article, nous allons vous parler des caractéristiques, de l’histoire et des curiosités de ce groupe ethnique qui a marqué (et marque encore) si fortement l’identité du pays du long nuage blanc. Gardez une chose à l’esprit : il n’y a pas de Nouvelle-Zélande sans Maori (ou Maori), car ils en sont le véritable cœur battant et l’âme qui en imprègne chaque recoin.

Qui sont les Maoris ?

Contrairement à ce que beaucoup peuvent croire, les Maoris ne sont pas originaires de Nouvelle-Zélande, mais ils en sont les premiers colons. Selon la légende, ils sont arrivés en Nouvelle-Zélande entre 800 et 1200, en provenance d’une île appelée Hawaiki, à bord de 7 waka, leurs canoës traditionnels en bois. Le nom qu’ils ont donné à leur nouvelle terre était Aotearoa : le pays du long nuage blanc.

L’un des grands mythes qui entourent l’arrivée des premiers Maoris est qu’ils pêchaient en haute mer lorsque le plus jeune d’entre eux attrapa avec sa canne un poisson endormi sous la mer. Lorsqu’ils l’ont remonté, il s’est avéré que c’était Aotearoa, le pays le plus extraordinaire du monde, avec ses immenses montagnes enneigées, ses rivières vives, ses forêts, ses fjords et ses volcans. Et ils décidèrent de rester, bien sûr…

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Peinture de chef de clan Maoris

Une autre légende raconte que les fils de Raki (le père du ciel) et de Papa-Tu-A-Nuku (la mère de la terre) naviguaient à bord d’un waka traditionnel lorsqu’ils ont soudainement chaviré. Alors qu’ils tentaient de regagner le canoë, le vent froid les gela et les 3 frères donnèrent vie aux pics du mont Cook (Aoraki), la plus haute montagne du pays, et le waka devint l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande.

Les légendes mises à part, ce qui est certain, c’est que les Maoris sont arrivés en Nouvelle-Zélande en provenance de quelque part en Polynésie (leur culture et leurs caractéristiques physiques sont similaires à celles des autres groupes ethniques polynésiens) et qu’ils s’y sont installés pour de bon.

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La société maorie

La base de la société traditionnelle maorie reposait sur des organisations appelées whanau (familles), elles-mêmes regroupées en iwi (tribus). Chaque famille comptait 5 castes :

  • les chefs
  • les prêtres
  • les nobles
  • les guerriers
  • les esclaves.

Les Maoris cueillaient des fruits, des légumes et des racines, mais ils étaient aussi de grands pêcheurs et chasseurs (en particulier d’oiseaux indigènes, comme le moa, disparu, qui était autrefois le plus grand oiseau du monde). Fait amusant : jusqu’à l’arrivée des Britanniques, il n’y avait AUCUN mammifère sur les îles, à l’exception d’une petite chauve-souris.

L’isolement géographique a permis aux Maoris de développer une culture fascinante, dont la principale caractéristique est un lien quasi symbiotique avec la terre et une forte composante spirituelle.

Ce n’était pas un peuple pacifique : il y a toujours eu des guerres internes et la force et la bravoure des Maoris sont légendaires (il suffit de regarder un haka traditionnel, la célèbre danse guerrière que les All Blacks exécutent avant chaque match).

L’arrivée des Européens et le traité de Waitangi

Puis vinrent les Pakeha. C’est ainsi que les Maoris désignent les Européens qui sont arrivés sur leurs terres dans les années 1800. Dans ce billet, nous vous proposons un résumé (pas si) succinct de l’histoire de la Nouvelle-Zélande, afin de connaître plus en détail tout ce qui s’est passé au cours de ces années.

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Pour faire court : en 1840, cinquante chefs de tribus et le gouverneur William Hobson signent le traité dit de Waitangi :

  • La Nouvelle-Zélande devient une colonie britannique, les Maoris cèdent leur souveraineté à la Couronne en échange de la protection britannique (ils deviennent des sujets à tous égards).
  • Le commerce équitable est garanti.
  • La propriété des terres et les moyens de subsistance de la culture maorie sont également garantis.

Les Maoris n’ont pas tardé à se rendre compte que le traité leur avait coûté cher, et les choses ont commencé à aller TRÈS mal pour eux. Une série de guerres et d’épidémies constantes provoquées par les Britanniques ont entraîné une diminution spectaculaire de la population maorie (alors qu’avant l’arrivée des colons, les Maoris étaient environ 120 000, il n’en restait « plus que » 40 000 à la fin du XIXe siècle).

Ce n’est qu’un siècle plus tard, en 1975, qu’une certaine « justice » a été rendue avec la création du Tribunal de Waitangi. Grâce à cette nouvelle institution, les Maoris ont pu se plaindre d’abus (passés et présents) et obtenir trois résolutions différentes : la reconnaissance de l’infraction et le pardon public de la Couronne, une compensation financière et une rectification.

Les Maoris aujourd’hui

Aujourd’hui, 15 % de la population néo-zélandaise est maorie et se concentre dans l’île du Nord. La culture maorie est appréciée et valorisée par tous les habitants du pays : la langue maorie est l’une des langues officielles du pays et de très nombreux lieux portent le nom d’un Maori (Rotorua, Taupo, Tongariro, Kaikoura, Aoraki, Pukaki…).

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Quant à l’intégration, que dire ? Loin du sort terrible réservé aux Aborigènes australiens, les Maoris sont beaucoup mieux intégrés dans la société néo-zélandaise… même si nous ne dirons pas à 100 %. C’est ce que nous avons ressenti après avoir vécu près d’un an en Nouvelle-Zélande et c’est aussi ce que nous ont dit certains « Kiwis » (Néo-Zélandais) à qui nous avons parlé.

Heureusement, depuis le milieu du siècle dernier, la culture maorie n’a cessé d’être revendiquée et il semble que de plus en plus de mesures soient prises en vue d’une dignification complète. Par exemple, en 2017, avec l’arrivée de Jacinda Ardern au gouvernement néo-zélandais, il y a pour la première fois une femme maorie à la tête du ministère des Affaires étrangères : Nanaia Mahuta.

5 traditions maories caractéristiques

Dans cette section, nous allons vous parler de 5 traditions maories qui sont toujours vivantes dans l’Aotearoa moderne :

Haka

Comme nous l’avons déjà mentionné, le haka est une danse rituelle que les Maoris exécutent avant chaque bataille pour inspirer la peur à leurs ennemis et renforcer leur courage. En réalité, il s’agit de l’un des symboles, non seulement des Maoris, mais aussi de toute la Nouvelle-Zélande : les All Blacks eux-mêmes, l’équipe de rugby qui y est presque vénérée, l’ont rendu célèbre dans le monde entier.

Le hangi

Nous vous avons déjà parlé du hangi dans l’article sur la cuisine néo-zélandaise (à venir), mais plus que de la nourriture, il s’agit d’une méthode de cuisson. Comment cela fonctionne-t-il ? Il s’agit de creuser un trou dans le sol et de le remplir de pierres chaudes, ce qui permet de construire une sorte de four. La nourriture est enveloppée et placée sur les pierres, puis recouverte, et laissée à cuire pendant des heures.

Ta Moko

Un autre trait caractéristique de la culture maorie, qui subsiste encore aujourd’hui, est l’art du Ta Moko : les tatouages tribaux qui décorent le visage et le corps des Maoris. Ils étaient traditionnellement réalisés par les Tohunga ta moko à l’aide d’un ciseau en os d’albatros, d’un maillet et de pigments naturels.

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Hongi

Il s’agit de la salutation typique des Maoris. Selon la tradition, lorsque deux personnes se rencontrent lors de cérémonies, elles se saluent en rapprochant leurs visages jusqu’à ce que leurs fronts et leurs nez se touchent. Ce rituel symbolise une union physique et spirituelle.

Marae

Un marae est un bâtiment traditionnel où, aujourd’hui encore, les communautés maories organisent des réunions, des fêtes et des funérailles.

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Lieux où s’imprégner de la culture maorie en Nouvelle-Zélande

Voici une liste de lieux où la culture maorie est très présente en Nouvelle-Zélande. En général, c’est dans l’île du Nord que cette ethnie a le plus laissé son empreinte, notamment dans la région du Northland.

  • Cape Reinga : il s’agit d’une enclave spirituelle unique puisque, selon la tradition maorie, c’est là que les âmes des morts quittent la terre pour rejoindre le monde souterrain. Plus d’informations.
  • Paihia (Bay of Islands) : à proximité se trouve le Waitangi Treaty Grounds, où fut signé le traité de Waitangi.
  • Auckland : il existe plusieurs sites liés à la culture maorie. Nous vous recommandons tout particulièrement le musée d’Auckland. Plus de choses à voir et à faire à Auckland.
  • Rotorua : c’est l’une des villes où la présence maorie est la plus forte en Nouvelle-Zélande. Vous pouvez également visiter le Tamaki Maori Village qui, bien que touristique, peut vous donner une idée de la vie des Maoris et vous rapprocher de leur culture.
  • Lac Taupo : au-delà de sa beauté, cette enclave offre l’un des plus beaux exemples d’art maori, les Mine Bay Maori Rock Carvings.
  • Wellington : une visite au musée Te Papa s’impose.
  • Kaikoura : sur l’île du Sud, Kaikoura est l’un des sites les plus importants de la culture maorie. C’est aussi très beau !
  • Hokitika : c’est une ville célèbre pour ses pounamu traditionnels, des pierres de jade vertes que les Maoris utilisaient comme amulettes. Des ateliers permettent de sculpter ses propres bijoux.

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Nous espérons que vous avez apprécié cette lecture et surtout que vous en savez un peu plus sur la culture maorie. Il y aurait encore mille choses à dire, mais bon… c’est un début. Avons-nous oublié quelque chose de fondamental ? Connaissez-vous d’autres curiosités et faits sur les Maoris ?