Certains endroits dans le monde ont un charme simple mais magnétique. Ils ne possèdent peut-être pas de grands lieux excpetionnels à visiter, mais ils ont quelque chose d’indéfinissable et de difficile à déchiffrer qui les rend spéciaux. Cabo Polonio est l’un de ces endroits magiques.
Un lieu sauvage au charme primordial où le temps semble s’arrêter et où le rythme des choses est encore lent, calme et détendu. Cabo Polonio est situé sur la côte est de l’Uruguay, à environ trois heures et demie de route de Montevideo.
Situé sur un isthme sablonneux de dunes ondulantes, il faut pour s’y rendre disposer d’un véhicule tout-terrain ou monter à bord d’un des camions qui font la navette entre le village et la route principale. Le village compte moins d’une centaine d’habitants, quelques dizaines de maisons et une grande colonie d’otaries qui somnolent autour de la zone du phare, le principal point de repère qui sépare les deux plages appelées simplement Nord et Sud.
À Cabo Polonio, il n’y a pas d’électricité, il n’y a pas de voitures dans les rues, il n’y a pas de bruit sauf celui du vent et du rugissement de l’Atlantique, toujours turbulent et puissant. En été, quelques touristes arrivent, principalement des Argentins et des Brésiliens, qui occupent les rares et très chères posadas, simples et spartiates, ou se retirent dans leur propre petite maison avec vue sur la mer. Mais l’atmosphère reste détendue et parfois décadente, tout le monde est très attentif à préserver la magie de ce lieu.
La principale raison qui attire les quelques visiteurs ici est la possibilité de se déconnecter. De longues promenades dans les dunes de sable avec l’océan à vos côtés, un chivito savoureux dans l’un des très rares petits restaurants du village, un regard du haut du phare admirant l’immensité de ce coin de paradis, une promenade parmi les otaries et les oiseaux perchés parmi les rochers. Les jours passent dans une détente totale et dans l’étonnement continuel de voir comment un endroit comme celui-ci, sans confort, sans divertissement, sans tout ce à quoi nous sommes habitués, peut être si fascinant et rafraîchissant pour le corps et l’esprit.
Si, comme cela m’est arrivé, vous vous trouvez un jour de pluie et de vent, Cabo Polonio vous semblera un lieu surréaliste, lunaire, un étrange croisement entre les atmosphères nordiques et les panoramas tropicaux. La bruine et le vent constant étouffent encore plus les bruits et brouillent les couleurs. Il ne vous reste plus qu’à vous asseoir au sommet des dunes ou sur le rivage et à observer le lent mouvement de ce coin du monde. Un petit coin, loin de tout et de tous, mais avec une énergie et un charme enveloppant qui ne manqueront pas d’enchanter même le voyageur le plus sceptique.
